Le Cinquième Monde : extrait de l’épée d’obsidienne (épisode1)

Bonjour à tous, voici en avant première le début de l’épisode 1 : l’épée d’obsidienne de la série historique Le Cinquième Monde. Cette série comportera plusieurs tomes composés chacun de 4 épisodes.

femme aztèque 2Après avoir écrit et même réécrit les trois premiers épisodes de la série, je viens de terminer la première version de l’épisode 4. Il va falloir à présent retravailler le tome 1 dans sa globalité. J’espère pouvoir publier cet été. En attendant, je vous souhaite plein d’aventures avec Alaya, mon héroïne.

***

Allongée sur un tapis de verdure, Alaya contemple le jeune garçon penché au-dessus d’elle. Le visage d’Acatl oscille sous un ciel bleu auréolé de grappes écarlates.
L’air est moite, bourdonnant d’insectes. Des chiens aboient au loin. Les arbustes frémissent sous une brise chargée d’embruns.
Alaya incline la tête vers son tipilli. Elle ne savait pas qu’elle saignerait.
Elle ne saurait dire si elle aime ce que le garçon lui fait. Elle ne sait comment accueillir ces nouvelles sensations, mais s’accroche à l’idée que son père ne pourra plus la forcer à devenir prêtresse, maintenant qu’elle l’a fait.
Acatl accroit la cadence. Il souffle de plus en plus fort. Il devient comme un animal sauvage, un jeune jaguar aux muscles bandés. Ses tempes luisent de sueur. Des gouttes chaudes glissent sur sa peau et tombent sur les joues d’Alaya.
Soudain, le visage d’Acatl bascule en arrière. Le garçon se fige dans une grimace. Une main sale enserre son cou. Il gémit et tente d’échapper à l’emprise. La main se retire en laissant un trait rouge sombre sur sa peau. Une plaie s’ouvre, béante. Des bulles de sang éclaboussent le visage d’Alaya. Les yeux d’Acatl se révulsent. Il retombe sur elle.
Mort.
En proie à des tremblements incontrôlés, Alaya se dégage du corps inerte. Elle se recroqueville aux pieds d’un arbre, le corps agité de spasmes, les yeux emplis de terreur.
Le sang d’Acatl se répand sur le tapis d’herbes verdoyantes. Les jambes d’un guerrier se dressent au-dessus de son corps.
Alaya lève les yeux vers l’inconnu. Sa peau sombre est maculée de terre. Son corps sec recouvert de tatouages. Il porte un pagne taché de sang, et de nombreux colliers d’os pendent sur son buste. Dans sa main, un couteau à lame noire goutte encore.
La pointe d’un javelot s’abat soudain vers elle. Une plume d’un rouge vif y est attachée.
— Debout !
Alaya ne peut bouger, ne sait que faire. Est-ce réel ? Est-ce un cauchemar ? Tout s’est passé si vite.
Une douleur sourde l’arrache brusquement à ses questions. La lame s’est plantée dans sa peau. Une goutte écarlate apparait, grandit.
— Lève-toi, insiste l’homme.
Alaya se lève avec difficulté. Son bas ventre la fait souffrir. Elle remet sa jupe avec empressement. L’homme la contemple sans rien perdre de ce qui s’offre à sa vue.
— Avance, maintenant.
Poussée en avant, la jeune fille jette un dernier regard à Acatl. Le garçon si vivant l’instant d’avant git à présent dans son sang.
Le guerrier l’oriente en direction du village. Elle sent la pointe d’obsidienne au creux de son dos. Derrière les arbres à sa gauche s’étend l’immensité turquoise de l’océan. Les rouleaux blancs résonnent comme le tambour des prêtres.
Les barques ont été tirées hors de l’eau. Les corps sans vie des pêcheurs rougissent le sable blanc. Alaya tressaille. Il n’est pas question qu’elle finisse comme eux.
Elle s’élance en avant.
— Arrête-toi ! proteste le guerrier.
Mais elle a déjà de l’avance. Elle connait bien sa jungle. Elle se glisse entre les lianes et les arbres, se faufile sous les racines géantes, accélère, plonge dans un creux de fougères arborescentes, change de direction, reprend sa course.
Mais l’homme ne la perd pas de vue. Ce doit être un chasseur. La jeune fille essoufflée se demande comment lui échapper.
Elle se force à garder le rythme jusqu’à ce qu’une idée lui vienne.
Ses poumons et ses muscles la brûlent lorsqu’elle parvient enfin à l’endroit voulu. Elle contourne une surface boueuse grisâtre et tombe à terre. Elle serre sa jambe dans ses mains.
Les branches s’écartent au même instant. Le guerrier apparait de l’autre côté de l’étendue grise. Il s’immobilise, surpris de la trouver à terre. Alaya se met à gémir.
Il commence à traverser la surface boueuse qui le sépare d’elle. Mais la boue colle à ses jambes et le ralentit. Il ne peut plus avancer. Il se démène, mais ne fait que s’enfoncer plus profondément dans les sables mouvants.
— Ne me laisse pas là ! supplie-t-il d’une voix paniquée. Je te protégerai !
Alaya s’est relevée. Elle crache à terre et lui jette un regard haineux :
— On se reverra à Mictlan.
L’homme se débat, crie, s’enrage. Mais chaque mouvements le fait sombrer un peu plus profondément dans la vase. Bientôt, seul le haut de son buste émerge du sol.
Il lève son javelot au-dessus de son crâne et le lance de toutes ses forces sur Alaya.
La jeune fille se baisse, évitant de justesse le trait à la plume rouge qui se plante dans un arbre. Pris jusqu’aux épaules, l’homme s’enfonce encore.
Il hurle de terreur.
Alaya le regarde s’enliser jusqu’à ce que plus rien de lui ne dépasse.

***

J’espère que ce tout début vous a plu. Je ne sais pas combien vous serez à me lire, mais si vous voulez la suite, demandez-le par par commentaire et je la posterai !

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