Pitch : une fille de chef, vendue comme esclave dans un harem, est prête à tout pour inverser son destin.
Je vous livre ici quelques annecdotes sur un film relatif à une autre grande civilisation mésoaméricaine : les Mayas (source Allocine).
« Analyse du titre
En langue grecque, le terme « Apocalypto« signifie « nouveau départ« .
Une bande-annonce très particulière !
A la fin de l’année 2005, la mise en ligne de la première bande-annonce d’Apocalypto a réservé une sacrée surprise aux plus attentifs des internautes. En visionnant le teaser trailer image par image et en s’arrêtant précisément à 1 minutes et 46 secondes, peu avant l’éclipse, c’est un certain… Mel Gibson qui apparaît, barbu, hilare et vêtu d’une simple chemise, aux côtés de ses comédiens mayas !
Une apparition hilarante visible à l’adresse suivante : http://www.apple.com/trailers/touchstone/apocalypto/
Tournage mexicain
Le tournage d’Apocalypto s’est intégralement déroulé au Mexique, dans une épaisse forêt aux abords de Catemaco, portant le surnom de « La Jungla ». L’équipe logeait dans une vaste plantation de cannes à sucre, à quarante-cinq minutes de Veracruz où ils ont pu reconstituer tout une métropole maya. Des ouvriers du pays ont notamment participé au projet, ce qui a contribué à relancer l’essor économique de la région.
A la recherche des indigènes
Mel Gibson a engagé des acteurs non professionnels pour donner le maximum d’authenticité à son film, n’hésitant pas à parcourir l’Amérique centrale pour les trouver.
Un acteur au sang neuf
L’interprète principal de Patte de Jaguar se nomme Rudy Youngblood. Mel Gibson l’a choisi pour ses qualités physique et son talent de chanteur.
Un vrai vieux sage
Pour le rôle du vieux sage, l’équipe du film a recruté un vrai conteur maya d’un petit village de Yucatan pour renforcer l’authenticité du film.
Interprété en langue maya !
Après sa très controversée Passion du Christ (2004), interprétée en araméen, l’Américain Mel Gibson dévoile avec Apocalypto un nouveau long métrage atypique dont les dialogues sont cette fois-ci écrits et déclamés dans un dialecte maya : le Yucatèque. Pour bien apprendre sa prononciation et son intonation, chaque acteur s’est vu confié un lecteur MP3 pour se mettre le langage en tête, et des spécialistes étaient présents sur le tournage pour apporter des corrections éventuelles.
Parler une autre langue avec une autre bouche
En plus d’apprendre le langage Maya Yucatèque, les acteurs devaient aussi porter de fausses dents. Le challenge était donc de s’immerger au maximum dans une culture quasiment inconnue tout en paraissant crédible.
Une chasse à l’homme qui prend aux tripes
Derrière la simple histoire d’un homme qui est prêt à tout sacrifier pour sauver son monde, Mel Gibson cherche à toucher les émotions les plus profondes du spectateur: » Mon désir était de tourner un film d’action et d’aventure trépidant qui ne laisse aucun répit « , se rappelle-t-il. » Je cherchais à concevoir un moyen de raconter l’essentiel de l’histoire visuellement, pour toucher les spectateurs au plus profond d’eux-mêmes, viscéralement et émotionnellement « .
Le mentor Zero Loup
Le comédien raoul Trujillo, interprète de Zéro Loup, explique que son personnage n’est pas fondamentalement méchant, il représente « le côté obscur du héros« et aide justement mieux le personnage à se dépasser et à se réaliser: » Il le guide dans toutes les étapes nécessaires à son développement pour qu’il puisse devenir un homme et représenter un espoir pour l’humanité et les générations futures « .
Le concept de la peur
Pour le réalisateur, le véritable ennemi du film n’est pas Zero Loup, l’indien qui poursuit le héros, mais la peur elle-même: « Le méchant principal du film n’est pas une personne, c’est le concept même de la peur. Et pour pouvoir se dépasser, le héros doit apprendre à surmonter ses propres peurs… comme nous tous !«
La caméra Genesis
Pour filmer les paysages uniques du monde maya, Mel Gibson a fait appel à Dean Semler, déjà oscarisé pour sa magnifique photographie de Danse avec les loups. Afin de bien capter tous les grands mouvements du film, Dean Semler a utilisé le tout nouveau procédé de la Caméra haute définition Genesis, de Panavision: » Cet équipement a donné des résultats extraordinaires dans les scènes de poursuite en nous permettant d’obtenir des images que nous n’aurions pas pu capter avec d’autres caméras. Tout est là, on s’y sent réellement « . En plus de résister aux conditions extrêmes de la jungle comme la pluie intense ou la chaleur cuisante, la caméra Genesis exploite au maximum la lumière naturelle, comme dans la très belle scène du feu de camp où les flammes vacillantes éclairent une multitude de détails.
La cité imaginaire de Tom Sanders
Mel Gibson a aussi fait appel à un ancien collaborateur pour reconstituer le monde maya d’Apocalypto : Tom Sanders, déjà habitué des épopées sur Braveheart, Il faut sauver le soldat Ryan et Dracula. Face au manque de données historiques sur le mode de vie des villages pauvres mayas, il a dû concevoir par lui-même le village de Patte de Jaguar de façon réaliste. Il a donc construit des huttes en forme de nids, pour contraster avec la verticalité des colonnes de la riche cité maya. Il voulait aussi profiter de la matière de ces huttes en bois pour permettre de voir à travers les branches le massacre du village. En arrivant sur le lieu du tournage, le Dr Hansen, principal consultant du film, s’est écrié : « Le passé a été ramené à la vie avec un réalisme rare ! »
Un parallèle avec notre monde
Pour bien s’imprégner de la culture Maya, Mel Gibson et la scénariste Farhad Safinia ont fait beaucoup de recherches auprès du Dr Richard Hansen, archéologue et expert en culture Maya. » Il se trouve que les archéologues et les anthropologues pensent que la civilisation maya s’est heurtée à des problèmes incroyablement similaires à ceux de notre époque, à savoir la généralisation des dégradations environnementales, d’une consommation excessive et de la corruption politique « , remarque Fathad Safini. » Si une société ne tire pas les leçons de son histoire, elle se condamne à la revivre « , renchérit le Dr Hansen. »
En conclusion : mon opinion sur le film :
Je trouve que les scènes d’actions sont très bien tournées, les décors et les costumes permettent une immersion totale, ce qui est très appréciable.
J’émettrais tout de même deux remarques négatives :
— Tout d’abord, la bascule du film, située au milieu du film, communément appelée « point de non retour » ou milieu de l’acte II, est raté alors qu’il s’agit d’une scène clé dans une histoire.
Dans cette scène, le héros est allongé sur le Chaak Mol pour être sacrifié quand le soleil disparait. Les prêtres voient cela comme un signe et il est épargné. Par le soleil ! Par le hasard ! Pour moi, c’est une erreur scénaristique. Il aurait été beaucoup plus fort qu’à ce moment de bascule, le héros pose une action qui fait qu’il s’en sort. Qu’il soit proactif de sa propre destinée. Pas une vulgaire poupée de chiffon !
— Ensuite, pour avoir visionné des reportages sur ce film, j’ai remarqué que grand nombre d’historiens trouvent que le second carnage qui a eu lieu au Mexique, après le massacre des Aztèques et des Mayas par les Conquistadors Espagnols, a été le film de Mel Gibson.
Pourquoi ? Tout simplement car il dépeint les Mayas comme étant des brutes sanguinaires assoiffées de sang et de sacrifice. Mais il omet totalement que la société était très avancée, qu’ils avaient développé d’excellentes qualités artistiques et architecturales, de même qu’un savoir poussé en médecine, en agriculture, en higiène, en nourriture…
De ce côté-là, le message que vous faites passer, Monsieur Gibson, n’est pas très bien formulé malgré vos conseillers historiques. S’agit-il d’une erreur d’appréciation ou d’un calcul destiné à plaire aux masses et faire de l’argent ?
A vous la parole !
Avez-vous vu Apocalypto ? Avez-vous aimé ou trouvez-vous qu’il y a des erreurs scénaristiques ou historiques ? N’hésitez-pas à commenter cet article pour nous faire part de la façon dont vous voyez ce film.
Pour découvrir une histoire comparable à Apocalypto chez les Aztèques, je vous invite à découvrir tout cela dans Harem, le premier tome de ma série Aztèques.
Si cette histoire vous a plu, aimez-la et partagez-la !
— Aztèques : Harem, roman lauréat du Salon du Livre Paris 2017 par le jury Amazon KDP —
Huaxca, 1516
Une attaque des Aztèques,
Une fille de chef vendue comme esclave dans un harem.
Sur sa route, intrigues, manipulations et meurtres.
Une course effrénée vers le pouvoir.
Des femmes qui se servent d’elle,
Qui jouent avec sa vie,
Pour séduire un Maître mystérieux et sans pitié.
La mort peut frapper derrière chaque porte.
Mais au-delà de ces épreuves, une question se pose : existe-t-il une cage assez grande pour la fille de l’aigle ?
Laissez-vous emporter dans un grand voyage, un ailleurs et un autrefois caché au sein d’une civilisation aussi fascinante qu’effrayante.
Extrait :
« Un parfum de miel flotte dans l’air encore frais du matin. Assise dos à Ameyal, Coatzin scrute la jeune fille dans un miroir à main :
— Lève-toi.
Ameyal s’exécute en gardant les yeux baissés. À ses pieds s’amoncèlent des jouets de bois, une poupée de chiffon et un petit miroir d’obsidienne. Lentement, la seconde épouse s’approche d’elle. Elle porte une robe de plumes jaune-pâle disposées comme des écailles. À son cou luit un collier vert translucide.
Des émeraudes.
La jeune fille tressaille. Le bijou lui rappelle l’inconnue qu’elle a croisée lorsqu’elle a volé l’octli.
Un rictus parcourt les lèvres de Coatzin, qui s’approche et tourne plusieurs fois autour d’Ameyal. Puis, la seconde soeur pose une main sous le menton de la jeune fille pour lui faire lever le visage. Le contact est à la fois lisse et froid.
— Quel magnifique regard. Tu vas faire des envieuses ! »
c’est l’horreur, ça me rappelle un film de CANNIBAL HOLOCAUST que j’avais vu à moitié en dormant , en allemand . Tandis que je revenais d’un voyage autrichien, après une nuit passé dehors à attendre une correspondance pour un train, j’étais entré dans une salle d’un complexe cinématographique qui diffusait des films, non-stop.
La bande son, comme celle du film de Gibson était gonflée à fond. J’ai d’abord fermé les yeux comme car je commençais à me sentir voyeur d’une horreur de fiction qui a par ailleurs existé dans d’autres formes de violence et de cruauté chez nous en Occident, à travers les guerres depuis l’antiquité jusqu’aux guerres modernes, en commençant par celle de 14-18. Pour le film de Gibson, je l’entends en ce moment sur ma télévision en DVD, télévision devant laquelle ma femme est installée. Elle a la flemme de quitter le canapé… Moi, je rédige ce commentaire, à côté. J’ai cessé de voir le film au moment du sacrifice des prisonniers du haut de la pyramide.
Je ne vois pas l’intérêt de regarder des images sanglantes, des décapitations, des massacres en masse. Ma femme s’écrie » c’est impossible! le type est blessé, ça fait 2 jours qu’il court!…. » On est dans l’exagération , dans l’hyperbole maximale dont seuls sont capables les cinéastes américains, car ils ne doutent de rien. Heureusement qu’il en y a parmi eux de plus nuancés. A ce propos, j’ai vu un excellent « thriller » la semaine dernière , sans doute le meilleur que j’ai vu ces 2 dernières années : DRY en français CANICULE , avec un acteur sobre et talentueux parmi d’autres acteurs et actrices tout aussi bons, Eric Banna.
Un film bien écrit, à partir d’un roman et pourtant nettement plus vraisemblable que cette histoire d’indiens sanguinaires que nous raconte Mel .
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Il est vrai que Mel n’a vraiment pas rendu service aux Aztèques avec ce film, ni à toutes les civilisations amérindiennes qui ont été massacrées. En outre, il est regrettable qu’au point culminant du film, au milieu, le protagoniste soit sauvé par un deus ex machina plutôt que par lui-même (l’éclipse de soleil). Il se fait du coup éclipser par les scénaristes…
Merci pour ce partage très riche et évocateur, je vais de ce pas découvrir Dry 😉
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J’ai beaucoup aime le film c’est une senario bien fait
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Le scénario est bien fait mais le Midpoint (milieu du film) me gêne un peu, car le héros n’est pas véritablement à l’origine de ce qui se passe. Il y a une éclipse qui fait qu’il n’est pas sacrifié et ensuite il se sauve. Mais l’éclipse a pour moi un côté un peu trop « deus ex machina ». J’aurais préféré qu’il se sorte lui-même de cette situation et se sauve. Evidemment il aura fallu se montrer très imaginatif et mettre les éléments nécessaire pour rendre une telle fuite possible, mais cela aurait permis de faire différent de Tintin et le Temple du Soleil 😉
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