Pour écrire « Harem », premier tome de ma série « Aztèques », je me suis inspiré d’ »Épouses et concubines », un livre de Su Tong. Cette histoire se déroule en Chine centrale au début du XXème siècle.
Songlian, belle, jeune, instruite mais pauvre, a fait le choix d’être la quatrième épouse du richissime Maître Chen. À son arrivée au domaine, un palais enclos de hauts murs, elle est présentée aux autres femmes du maître : la troisième épouse ; Meishan, ancienne chanteuse d’opéra chinois, qui l’accueille en rivale, la seconde épouse ; Zhuoyun, qui semble amicale et bavarde, et Yun, la première et plus âgée des épouses, très attachée à la tradition, bien que complètement délaissée par le maître.
Dans le gynécée, chacune des quatre épouses de Chen habite un appartement dont la porte ouvre sur une cour. Celle-ci, rectangle étroit délimité par les courbes renflées des toits, semble être la métaphore visuelle du sexe de ces femmes.
Dès que Maître Chen rentre chez lui et choisit celle qui aura le privilège de sa visite nocturne, le majordome module un ordre : « Accrochez les lanternes rouges ». Les domestiques décorent alors la porte élue de lanternes rouges.
L’épouse choisie est apprêtée et massée. Au lit, érigé en théâtre dont la scène baigne dans un halo rouge, elle attend que le maître lui donne vie. Le poids des traditions est un élément clé de ce huis clos, où chaque femme recevant la visite de l’époux gagne la journée suivante le droit de commander les domestiques et de choisir les aliments du repas qu’elle prennent en commun avec le maître.
Les concubines rivalisent de calcul et de perversité dans leur lutte pour la préférence du Maître et la conquête du pouvoir.
D’abord rétive, Songlian voit l’avantage d’être la favorite de Chen.
Après l’arrivée de Songlian, Meishan lui raconte qu’elle et Zhuoyun se sont livrées une lutte sans merci pour donner un héritier mâle au Maître, jusqu’à essayer de s’empoisonner. Mais Zhuoyun se révèle en fait être la plus perverse de toutes. Songlian découvrira plus tard qu’elle essayait de l’envoûter avec une poupée, et lui blessera gravement l’oreille alors qu’elle venait lui demander de lui couper les cheveux.
La troisième épouse tente de concurrencer Songlian, en particulier en feignant d’être gravement malade alors que la nouvelle épouse passe sa première nuit avec le Maître. Pour essayer de garder la préférence du maître, Songlian simule une grossesse : si elle est préférée chaque nuit, pense-t-elle, elle n’aura bientôt plus besoin de simuler. Mais Yan’er, sa servante, dénonce le subterfuge à Zhuoyun, et la seconde épouse en informe Chen, l’époux, afin de regagner ses faveurs.
Le maître est fou de rage. Songlian est punie et délaissée, toutes ses lanternes sont occultées sous des housses noires. Elle veut se venger de Yan’er, et provoque indirectement la mort de la servante qui préfère se laisser mourir de froid sous la neige plutôt que de demander pardon. Le jour de son anniversaire, Songlian s’enivre pour oublier sa condition, et sous l’effet de l’alcool révèle la liaison de Meishan avec le docteur Gao (le médecin du palais), alors même que ses relations avec Meishan s’amélioraient. En punition de son adultère, Meishan est étranglée sur les terrasses couvertes de neige, les domestiques mâles vêtus de noir portent la femme adultère, qui se débat convulsivement et gémit sous son bâillon, jusqu’à une petite tourelle éloignée appelé « Maison des Morts »… dans laquelle on raconte que deux anciennes épouses « autrefois » se seraient prétendument pendues elles-mêmes à cause d’une « relation illicite ».
Songlian ose aller pousser la porte de cette tourelle, et redescend les escaliers en hurlant. Elle perd ensuite la raison.
Une cinquième épouse arrive alors dans ce monde clos, et demande qui est cette jeune femme qui erre, en uniforme d’écolière, dans la cour.
Découvrez le huis-clos impitoyable que j’ai imaginé dans Harem, le premier tome de ma série « Aztèques ».
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