S’il est un livre qui, à lui seul, a sauvé la mémoire de la civilisation aztèque, c’est bien celui du frère franciscain Bernardino de Sahagun : l’Histoire générale des choses de la Nouvelle-Espagne.
Nous allons voir pourquoi.
Arrivé au Mexique en 1529, soit huit ans après la conquête de la Nouvelle-Espagne, Bernardino de Sahagun a passé sa vie parmi le peuple indien en participant au travaux de prédication, de conversion et d’instruction de l’Église.
Alors que la tendance de l’époque était de supprimer toute trace de la civilisation aztèque, de brûler temples, idoles et codex « païens », Sahagun s’est attaché à collecter tout ce qui avait trait au patrimoine aztèque avant la colonisation.
Ce précurseur de l’ethnographie a profité de son statut pour se consacrer au recueil patient et méthodique d’un grand nombre de récits et témoignages des survivants indiens.
On lui doit la majeure partie des connaissances que l’on a aujourd’hui sur la culture nahuatl ainsi qu’une somme inestimable de témoignages sur la vie, l’art, les sciences et l’histoire des Aztèques.
Pendant 60 ans, Sahagun a ainsi fait partie de ces Espagnols qui ont incarné le rêve de la fondation d’une nouvelle civilisation sans jamais renier le passé et la culture indienne.
Il a fait preuve d’un courage exemplaire en poursuivant son œuvre alors que la Couronne et les conquistadors voulaient l’en empêcher. En 1577, Philippe II a interdit toute recherche sur les civilisations indiennes pour que les « rites, cérémonies et idolâtries » aztèques soient oubliés. Le manuscrit achevé de son premier travail lui a été confisqué. Même ses brouillons ont disparu.
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie,
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Tu seras un homme, mon fils.
Rudyard Kipling.
Faisant preuve d’une volonté et d’une pugnacité hors du commun, Sahagun a poursuivi son entreprise malgré le risque qui pesait sur lui. Après avoir tout perdu, il a consacré ses dernières années à reconstituer son œuvre.
Après sa mort, celle-ci est restée si bien cachée qu’elle n’est redécouverte qu’en 1730. Elle sera publiée pour la première fois cent ans plus tard !

Avez-vous déjà eu l’impression, en prenant un livre dans vos mains, de détenir un trésor précieux ? C’est ce qui m’arrive aujourd’hui. Ce livre est beau, il m’inspire beaucoup de respect pour le peuple dont il est question et pour son auteur.
J’écrirai un nouveau billet à chaque découverte intéressante que je ferai.
Cet article présente une partie de mes recherches sur le monde aztèque dans le cadre d’une série d’aventures intitulée Aztèques.
Découvrez-la en cliquant ci-dessous :
Mexique, 1515.
Ameyal a treize ans. Elle est fille de chef. Lorsque des guerriers envahissent son village natal, elle jure de tout faire pour les arrêter.
Ses aventures l’emporteront au cœur du monde Aztèque, dans un univers cruel et inconnu : le harem d’un mystérieux Maître.
Va-t-elle surmonter les épreuves qui la menacent et déjouer les intrigues des concubines ?
Parviendra-t-elle à progresser sur le chemin de son ambition et de sa vengeance ?