Un personnage est un être imaginaire capable de suggérer l’amour, l’empathie, parfois même l’antipathie. En tant que vecteurs d’émotions, les personnages sont les pièces maitresses d’une histoire. Comment faire en sorte que vos personnages entraînent les lecteurs avec eux dans l’histoire et leur fassent vivre des émotions ?
L’une des voies possibles pour créer de bons personnages de fiction est l’utilisation d’archétypes. Un archétype est un modèle que nous connaissons tous, et qui permet de savoir rapidement à qui nous avons affaire. L’avantage des archétypes est qu’ils s’adressent directement à l’imaginaire et permettent aux lecteurs de se représenter un personnage très facilement.
Pour créer un personnage, l’idée est de partir d’un archétype et de le rendre vôtre pour raconter une histoire unique. Vous allez voir comment.
Plan :
Partie 1/2 (vue ici)
1) Partir d’un archétype : un modèle que nous connaissons tous, et qui permet de savoir rapidement à qui nous avons affaire
2) Vous approprier votre archétype en le rendant unique
Partie 2/2 (semaine prochaine)
3) Définir l’arc dramatique de vos personnages
4) Rendre votre protagoniste attachant
5) Rendre votre héros pro-actif
1) Partir d’un archétype : un modèle que nous connaissons tous, et qui permet de savoir rapidement à qui nous avons affaire.
Il existe beaucoup d’archétypes de personnages, et il serait vain de vouloir tous les lister. Voici néanmoins une série d’archétypes que nous avons l’habitude de voir. Contrairement aux idées reçues, même si l’archétype est un cliché, il ne rend pas un personnage fade ou non original. C’est parce que vous aurez choisi un archétype, un univers, un genre, des intrigues, etc. que vous obtiendrez une histoire « originale » :
1. Le héros. Il doit être admirable, avoir de l’intégrité, du courage, du charisme, de l’attrait physique, de la bonté, de la force, etc. Bien évidemment, dans cette optique, toutes les caractérisations inverses à ces adjectifs pourront s’appliquer à ses antagonistes . Vous avez reconnu le portrait robot de la plupart de vos héros de film d’action, des combattants d’une cause juste mais aussi des thrillers, de ceux qui se battent pour sauver leur vie injustement menacée. N’oubliez pas que pour être attachants, vos personnages principaux doivent être mis en scène. Plus nous saurons qui sont vos protagonistes, ce qu’ils pensent de la grande cause qu’ils défendent, plus nous nous attacherons à leurs destins et aurons envie de les voir triompher.
2. Le leader. Il doit être une personne de confiance, sur laquelle les autres peuvent compter. Il vous faudra créer des scènes dédiées pour nous montrer comment votre personnage suscite de l’empathie, comment il est important pour les autres. Lorsque vous parviendrez à construire une personnalité que nous avons envie de suivre, vous aurez remporté la partie.
3. Le mentor. Il s’agit de celui qui forme le héros qui plus tard le dépassera. Dans le cinéma, vous avez par exemple Clint Eastwood dans Million Dollar Baby, Morgan Freeman dans Seven, etc.).
4. Le Problem solver. Un archétype américain à qui je ne trouve pas de traduction convaincante mais qui permet de fixer la confiance du public. C’est celui qui est capable de résoudre les problèmes. De nombreux grands flics sont fondés sur cet archétype.
5. L’anti-héros. Vous pouvez aussi avoir des héros négatifs. Ils n’emporteront l’intérêt du lecteur que si vous leur donnez des attributs attachants. Si votre protagoniste est un « loser », vous devez compenser ce trait peu attachant en nous révélant quelque chose de positif sur le personnage. Cela peut être un objectif noble, un désir de changement, une action courageuse… Votre anti-héros peut se comporter de façon antipathique tout en étant à nos yeux très sympathique (pensez à Dr. House). Ainsi, même si vous choisissez un archétype de « salaud », vous devrez veiller à nous le présenter de façon sympathique (action positive accomplie par le personnage : sauver des vies, etc.). Vous multiplierez ainsi l’adhésion à un anti-héros transgressif et anti-conformiste tout en le caractérisant de façon attachante.
6. Mais aussi : la méchante sorcière, la bombe sexuelle, l’ami un peu bête et drôle, l’adolescente rebelle, la belle-mère immonde, Mr. Muscle, la blonde, le flic ripoux…
2) Vous approprier votre archétype en le rendant unique :
Par définition, un personnage archétypal est quelque chose de déjà vu, revu et re-revu. Donnez-lui quelque chose qui le différenciera des autres ! Faites-lui une jambe de bois ! Faites en sorte qu’il ait tué sa belle-mère ! Cela le rendra plus humain !
Attention cependant à ne rien laisser au hasard. Si cette caractéristique distinctive n’est pas intéressante sur le plan dramatique, elle n’a pas lieu d’être. En effet, les caractéristiques d’un personnage principal varient en fonction du genre de l’histoire que vous voulez raconter et de son objectif. Dans Vertigo, Hitchcock dépeint un personnage devant traquer son ennemi sur les toits. Or, ce personnage a le vertige. A l’instar d’Hitchcock, il sera utile d’un point de vue dramatique que votre personnage ait une caractéristique qui le place comme la personne la moins à même d’atteindre son objectif. Cela vous obligera à vous montrer créatif et surprenant dans l’élaboration de sa stratégie et plaira à vos lecteurs.
Conclusion de la partie 1/2 :
Maintenant que vous avez vu l’importance de partir d’un archétype pour définir un personnage et que vous savez comment le rendre unique, vous avez une semaine pour le créer !
Le prochain billet développera les autres aspects importants de la construction de personnages.
Un article intéressant, merci pour le partage 🙂
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Merci Elisa
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