
Laissez-vous emporter dans un grand voyage, un ailleurs et un autrefois caché au sein d’une civilisation aussi fascinante qu’effrayante. »
Embarquée, vous le savez, dans les trépidantes aventures d’Ameyal, c’est avec un incommensurable plaisir que j’ai retrouvé l’héroïne de la saga Aztèques. Merci à Eric pour cet envoi !
Nous retrouvons Ameyal au sein du Harem d’Ahuizotl après avoir passé avec brio l’épreuve finale de l’école. Ameyal n’est plus une simple esclave ; un nom lui a été attribué par le Maître. Regard de Jade. Mais si l’espoir de s’échapper enfin de ce triste endroit lui est accordé en même temps que sa nouvelle identité, ce sont les dangers qui semblent se multiplier autour de la jeune femme. D’amies en ennemies et inversement, il devient compliqué pour Ameyal de savoir avec certitude à qui offrir sa confiance quand aux désirs du Maître s’ajoutent les désirs alliés et les désirs divins. La vie d’sclave d’extérieur était sans doute finalement beaucoup plus simple que celle de concubine…
La plume d’Eric Costa continue de se mettre au service d’une atmosphère de tension. La poésie propre à l’auteur et de laquelle j’ai déjà parlé pour les tomes précédents est toujours au rendez-vous mais se voile d’un certain mysticisme par moment, d’une tension par d’autres qui manifestent la menace latente du Harem. Impossible de ne pas ressentir que le danger est intrinsèque, que les épreuves traversées par Ameyal ne sont qu’un grain de sable face à se qui l’attend. Si la présence notoire et répétée d’Ahuizolt contribue à peser sur le récit, la composante purement magique imposée par l’exploitation divine et les tensions au sein même des alliances renforcent l’impression d’urgence. Se dépêtrer d’une situation conduit Ameyal à s’embourber dans deux autres. L’histoire atteint un point critique où aucune décision n’est vraiment bonne ; l’enjeu devient de déterminer le mieux à défaut de pouvoir obtenir le bien. J’ai vraiment beaucoup aimé ce climat, cette atmosphère, ces révélations qui comme toujours avec cet auteur, parviennent à susciter une palette d’émotions allant de la simple surprise à la profonde déception en passant par une incommensurable sensation d’urgence qui fait chavirer le coeur.
Parlant d’émotion, ce sont les personnages plus encore que leurs actions qui poussent à l’étonnement. Si Ameyal parvient encore à me surprendre, j’ai également été surprise par Ahuizolt lui-même ainsi que par Macoa. Je parlais dans le second tome d’une certaine aura enveloppant les rares apparitions du Maître. Oubliez cette idée d’aura ; elle s’est muée en véritable fascination. Une fascination que je ne saurais correctement expliquer ; peut-être le simple reflet projeté par la vision de l’héroïne, mais une fascination réelle. Macoa elle… Comment parler de Macoa sans risquer de tout dévoiler ? Je dirai seulement que si le personnage me donnait le sentiment d’un coeur sur la main, je l’ai désormais au bord des lèvres.
Pour un troisième tome, l’histoire d’Ameyal ne perd pas en dynamisme. L’auteur déborde vraisemblablement d’imagination et prend un malin plaisir à mettre son lecteur à l’épreuve notamment la pire de toute : celle de l’attente. Celle de l’attente face à une fin atroce ne laissant que peu de place à l’anticipation, accordant seulement son crédit à la patience et à l’espoir de succomber bientôt à l’apothéose aztèque…En clair, comme on ne dit jamais deux sans trois, La Croisée des Mondes s’en sort avec les honneurs auxquels je m’attendais tout en ayant réussi à me surprendre encore. J’attends la suite avec impatience et recommande toujours davantage cette saga à la fois épique et différente de tout ce qui se voit actuellement en Fantasy.