De nombreuses croyances affirment que soumise à l’influence collective, la réalité peut être altérée, modifiée, façonnée par la force de la pensée humaine. C’est ainsi qu’à partir de simples légendes urbaines auraient pris vie les mythes les plus effrayants et les plus sombres de l’Histoire. « Demandez et vous serez exaucé ». Telle est l’injonction de la Bible, selon laquelle la prière se réalise pourvu que la foi soit suffisamment puissante. Comment s’y opposer ? Comment ne pas y croire ne serait-ce qu’un peu lorsque les arguments sont irréfutables ? Dans le second volume de la duologie [A l’ombre du monde], Le réveil de l’Oracle, Eric Costa bafoue les convictions sociétales modernes et répand à coup de massue cette intrigue contagieuse, dissipatrice d’une croyance depuis longtemps oubliée. Pour distinguer le vrai du faux tout en restant fidèle à ses valeurs et principes, il faut s’accrocher. Ce second tome pose des visages, des noms et surtout des actes sur la vaste théorie du premier volume. La Confrérie nous ouvre ses portes pour révéler un secret gardé depuis des siècles. Un secret qui pourrait changer le cours du monde.
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C’est en 2020 qu’Eric Costa chamboule – encore une fois – son public avec un duo surprenant : en binôme avec sa compagne Raquel Ureña, il écrit et présente la première partie de [A l’ombre du monde], un thriller particulier puisqu’il se base sur des faits réels. En outre, le second volume agit comme le point final d’une histoire dont on ne sait démêler le vrai du faux. « Toutes les organisations, institutions et sociétés secrètes citées dans ce roman existent ou ont réellement existé. » Une façon très explicite de brouiller les pistes pour mieux confondre le lecteur.
Au centre de l’intrigue ? « L’une des sociétés qui dictent le destin du monde ». Jusqu’où les auteurs de cette duologie ont-ils puisé l’inspiration à partir du réel ? Où se situe la frontière entre le réel et l’imaginaire ? Des questions sans réponses, tant préserver le secret est une valeur fondamentale, tant pour le récit pour Eric et Raquel. Quoiqu’il en soit, il s’agit d’un récit perturbant dont le contenu remet en cause pratiquement tous les fondements de nos croyances sociétales. A travers seulement quelques mots et quelques pages, l’équipe de choc parvient à bouleverser l’ordre du monde et à lui donner une signification toute autre, où les rapports de puissances politiques et militaires seraient faussés par un élément tiers dont seuls les grands noms connaissent l’existence et l’influence.
Pour que la dynamique fonctionne avec fluidité, il faut un élément central, une mécanique centrale qui puisse réguler l’ensemble et veiller à ce que ne serait-ce qu’un grain ne se pose au mauvais endroit. Alors que la religion est au centre de tout, elle soulève et rappelle à quel point elle règne sur la machinerie sociétale, siégeant d’ailleurs aujourd’hui comme un enjeux vieux comme le monde transposé à l’ère moderne, l’ère de la technologie.
« Il est plus facile de recycler les croyances que d’en créer de nouvelles ». Quand on parle de religion, on parle sans surprise du Vatican. Lui-même dont les incohérences dissimulées sont à la source même des nombreux faits historiques et des nombreuses croyances « hérétiques » qu’il renie ou réfute. Qu’en est-il aujourd’hui ? D’aucuns affirment que l’hypocrisie de l’Eglise est d’autant plus forte qu’elle invente elle-même – dans la plus grande des discrétion – les pratiques qu’elle condamne par la suite ; une façon de servir son intérêt en rassemblant les conditions initiales requises.
Ainsi, La Confrérie, société secrète au centre de l’intrigue de la duologie [A l’ombre du monde] et dont le nom aurait été modifié pour des raisons de sécurité, prône le pouvoir de la divination : les rêves voient-ils effectivement l’avenir ou permettent-ils de le façonner ? Dans les deux cas, il s’agit de littéralement déterrer des « méthodes de divinations remontant à la naissance du sanctuaire de Delphes ». Dans ce cas précis, les Pythies, oracles divinatoires et descendantes directes d’Apollon, et leurs prédictions sont-elles uniquement élément de fiction, ou s’agit-il d’une vérité déguisée en récit de fiction ? Qu’en est-il des auteurs, Eric et Raquel ? Y croient-ils eux-même à l’instar de leur protagoniste secondaire Sophia – érudite aguerrie sur le thème de la mythologie, de l’histoire et de la divination. Forts de leurs persuasion, Eric et Raquel sèment le doute : [A l’ombre du monde] serait-il un acte de persuasion ? une façon de véhiculer une idéologie, ou n’est-il qu’un thriller basé sur des faits réels sans arrière-pensée ? Tout un tas de questions qui, à ce jour, restent sans réponse. Pourtant, de nombreux écrits, d’innombrables histoires et témoignages attestent que les Hommes peuvent effectivement créer, deviner ou faire des miracles. On cite tout particulièrement la mythologie japonaise, les religions et leurs personnalités sacrées, le principe de cause à effet ou plus communément l’effet papillon .
L’art de convaincre, manipulé et maîtrisé à souhait par Eric Costa, ne trompe pas sur la finalité. La Confrérie nous rallie à sa cause, indéniablement. Elle, ou ses enjeux modernes, remaniés par la légitimité du sang. Entre de bonnes mains, leurs secrets pourrait tout simplement faire tendre l’humanité vers un monde meilleur.
« Le sang est ce qui sépare la lumière de l’ombre. »
Avec un soucis du détail fort, une conviction prenante et une passion incontrôlable, l’auteur de la trilogie [The Prison Experiment] ne cesse de surprendre, frappant ici et là de son savoir et de ses convictions. Il s’agit ici d’un thriller psychologique à suspense et un peu historique si bien construit qu’on en vient à le qualifier de page-turner intensif. Les deux tomes s’enchaînent et se détache de l’écoulement du temps tant les lecteurs sont absorbés dans leurs pages. « Il s’agit d’une infiltration structurée, insidieuse, tentaculaire », une affirmation et une citation au double sens, une lame à double-tranchant.
Au travers de la course contre la montre engagée par Ariane, protagoniste principale, et ses compagnons de route, se dessine un rythme effréné, loin des longueurs historiques et descriptives auxquelles on pourrait s’attendre ; un schéma cassé par l’implémentation directe de la distribution d’information dans le récit en lui-même. C’est haletant, c’est effrayant, et surtout très déstabilisant. Une nouvelle réussite pour l’auteur auto-édité dont le talent mérite une bien plus large visibilité.
Et en tant que lectrice…
› « Une pratique divinatoire inventée par l’Eglise et condamnée par elle… Le summum de l’hypocrisie ! »
Si ces dernières années ont été marquées par la dureté de la perte de nombreuses vies humaines, elles ne l’ont pas suffisamment été par les magouilles de l’ombre. On parle trop souvent de terrorisme et pas assez de crime organisé ou d’organisations secrètes. Aujourd’hui, bien que l’Eglise et le Vatican soient acclamés blanchis, on oublie bon gré mal gré les impacts de cet ordre religieux sur les mœurs sociétales d’hier ET d’aujourd’hui.
Dans sa dernière duologie [A l’ombre du monde], Eric Costa met en avant les flux physiques et informationnels qui circulent entre les grands acteurs de ce monde, à l’abri du regard commun.
› Je suis bluffée par la capacité de narration d’Eric (sans oublier Raquel bien sûr, sa compagne), par la façon dont il intègre les descriptions historiques et les faits scientifiques dans le récit. Aucune longueur, aucune latence… on se retrouve happé dans un rythme effréné et haletant dont on a du mal à se détacher. [A l’ombre du monde] va crescendo, que ce soit dans le premier volume ou dans le second.
› J’ai énormément de questions et je donnerais n’importe quoi pour obtenir des réponses. Le récit mêle tellement faits réels et faits de fiction (du moins j’espère qu’il y a en effet un peu de fiction dans tout ça, autrement je vous assure qu’on a du soucis à se faire) que je me perds dans le labyrinthe de La Confrérie.
› Et puis je ne me lasserai jamais de tous ces clins d’œil, de toutes ces micro-références.
D’abord Ariane, perdue dans le labyrinthe de sa propre vie, suit le fil de son existence pour retrouver la trace de son vécu.
Sophia qui, dans une situation critique, clame cette même sentence qu’aura murmuré Lucrèce Borgia en poussant son dernier souffle.
Tout simplement, bravo.
› Une vraie réussite, encore une fois. Je recommande bien sûr cet ouvrage à tous les lecteurs à la recherche de sensations, de frissons et de craintes ; à tous ceux qui n’ont pas peur de voir leurs convictions chamboulées, si ce n’est piétinées ; et puis à tous ceux qui s’intéressent à l’Histoire, à la mythologie grecque ou encore à la divination.
Merci Gourmandises littéraires pour cette magnifique chronique !
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Que feriez-vous si votre vie entière avait été effacée ?
« Une île grecque, un peu avant minuit
Ariane, sa fille et son mari se retrouvent enfin seuls sur la plage féerique de Myrtos. Lorsque la jeune historienne sort de l’eau, et qu’elle cherche les siens en vain, elle croit d’abord à une mauvaise plaisanterie. Mais quand toutes les preuves attestent qu’elle a voyagé seule et n’a jamais eu ni enfant ni mari, il ne reste que deux explications possibles.
Soit elle a rêvé sa vie, soit on la lui a effacée.
À moins de trois cents kilomètres de là, un homme accède à la plus haute fonction d’une Confrérie occulte. Il va enfin pouvoir se venger… »
Si vous aimez les héroïnes qui s’ignorent, les thrillers internationaux, les mystères archéologiques et le parfum sulfureux des sociétés secrètes, ce livre est pour vous.
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Prenez soin de vous.