Lors de la remise des prix des Plumes Francophones le 5 octobre 2017 a été organisée une table ronde sur le thème : « L’autoédition : un cercle vertueux pour les auteurs, les lecteurs et la langue française ».
Elle s’appuyait sur deux études menées cet été : l’une auprès des grands lecteurs Babelio (4500 répondants), l’autre auprès des auteurs KDP (1000 répondants).
Le débat été animé par Ainara Ipas, Manager KDP France, et les intervenants étaient Guillaume Teisseire, Cofondateur de Babelio, Gabrielles Desabers, auteure KDP, Stephie, auteure publiée chez Mazarine et blogueuse des Mille et une frasques.
Je vous propose de découvrir les résultats des deux études dans l’ordre dans lequel ils ont été abordés en notre présence.
Babélio :
— Selon l’étude Babélio, près de la moitié des lecteurs interrogés lisent auteurs traditionnels et auto-édités sans faire la distinction entre ces types d’auteurs.
— 4% des lecteurs ne lisent que du numérique, 52% sont des lecteurs « mixtes » : papier et numérique, et 15% des lecteurs papier sont prêts à essayer le livre numérique.
— Le principal obstacle au passage numérique est le fait de lire sur un écran.
— Le principal avantage perçu de la lecture numérique est la capacité de stockage. Ensuite nous avons : le rétroéclairage, les fonctionnalités, la lecture d’extraits, l’accès aux livres gratuits (dont ceux du domaine public) ou épuisés.
— Pourquoi les lecteurs s’intéressent-ils à l’auto-édition ?
1. Permet de révéler de nouveaux talents
2. Élargissent le choix de lecture
3. Liberté totale d’écriture et de ton
4. Moins chers que les autres
5. Auteurs auxquels les lecteurs peuvent s’identifier plus
6. Autres raisons : auteurs connus personnellement, plus accessibles (réseaux sociaux, mails, salons), auteurs qui perçoivent une meilleure rétribution, donner leur chance aux nouveaux
— 77% des lecteurs qui n’ont pas lu d’indépendants n’en ont simplement pas eu l’occasion. Ensuite les raisons invoquées sont le manque de confiance dans la qualité des ouvrages autoédités, et le fait de préférer se fier aux choix des maisons d’édition.
— Quels sont les principaux modes de découverte des livres pour les lecteurs ?
1. Notes et commentaires des lecteurs
2. Conseils des proches
3. Articles ou chroniques
4. Réseaux sociaux
5. Prescriptions du libraire
KDP :
— Sondage KDP : 1/5 des auteurs KDP ont été contactés par un éditeur ou un producteur audiovisuel.
Babélio :
— 2/3 des lecteurs écrivent ou aimeraient écrire
— Top 3 des régions qui ont la plus grande propension à écrire : Corse (75% des corses voudraient écrire), Paca et Normandie.
— Quels sont les freins à l’écriture :
1. 46% des lecteurs s’estiment illégitimes : « qui suis-je pour estimer pouvoir écrire ? »
2. 41% manquent d’inspiration
3. 32% n’en ont pas envie
4. 30% manquent de temps (ce à quoi les auteurs répondent que quand on commence, on finit par trouver le temps !)
5. Ignorance des codes ou des circuits d’édition
— les auteurs choisissent l’autoédition principalement pour la liberté, le contrôle de toutes les étapes de création du livre, la rapidité de publication, l’accessibilité partout dans le monde et le taux de redevance.
KDP :
— 60% des auteurs KDP écrivent pendant leur temps libre (Selon Alice Quinn, auteure hybride : « si on écrit une page par jour, à la fin de l’année on a 365 pages »).
— Pourquoi les auteurs ont-ils choisi KDP ?
1. 40% citent la rapidité de publication : 24H/72H selon le format ebook/papier
2. 25% citent l’accès aux lecteurs du monde entier
3. Possibilité d’imprimer le livre à la demande (possibilité d’obtenir des épreuves et copies d’auteur)
4. ?
5. Gros taux redevance : de 35 à 70% du prix HT des livres (réponse qui arrive en cinquième position avec moins de 10% de réponses, ceci étant certainement dû à la « pudeur française » à parler argent).
NdA : à titre de comparaison, l’édition traditionnelle propose des royalties allant de 3% à 20% seulement.
— Plus de 50% des auteurs KDP font appel à des compétence extérieures pour achever leur livre : correcteurs, bêta lecteurs, marketeurs
— 85% d’entre eux assurent la promo de leurs livres eux-même sur les réseaux sociaux, blogs etc.
— 2/3 des auteurs KDP estiment que l’autoédition a changé leur vie : à titre exemple, Gabrielles Desabers estime pouvoir vivre de l’écriture.
— Le Top 100 des Livres Amazon est composé à 40% d’auteurs indés !
Selon Slimane Zeghidour, rédacteur en chef de France 5, l’arrivée de l’autoédition est une révolution comparable à l’invention de l’imprimerie.
Suite à la table ronde a eu lieu la remise des Prix des Plumes Francophones à :
— Lucas Tahtieazym
— Nabil Benali
Un grand bravo à eux !
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Merci pour cet éclairage.
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