« La rumeur monte encore et éclate soudain, tel un essaim d’abeilles. La troupe pose les pieds sur une dalle d’une blancheur éclatante. Ameyal écarquille les yeux. Elle n’a jamais vu de marché aussi immense. Elle n’a jamais vu autant d’hommes et de femmes réunis au même endroit. Marchands, passants, soldats aux cuirasses blanches déambulent parmi les meutes de chiens qui aboient et les élevages de dindons apeurés. En tous sens s’écoule la foule, qui vibre vibre et oscille comme des rivières en crue.
Jurant sur le bleu du ciel, dominant l’étendue fourmillante comme le trône d’un dieu, se dresse la pyramide au sommet rouge écarlate. Tout en haut s’affairent des hommes, vêtus de robes et de parures de plumes, aussi petits que des insectes. L’un d’entre eux, coiffé de plumes rouges et blanches et vêtu d’une longue robe bleue, harangue la foule amassée au bas de l’édifice. Les fidèles lui répondent par des cris de liesse. Les divers degrés de l’édifice, ornés de fleurs et de braseros, forment une mosaïque resplendissante de couleurs. Des volutes d’encens s’étirent et se mélangent dans l’air tumultueux. Une cacophonie d’odeurs atteint les narines d’Ameyal.
L’homme aux crânes fend la foule en direction d’une rangée d’étals de bois. Les guerriers le suivent en poussant les passants du coude et en tirant les prisonniers derrière eux. Les liens meurtrissent Ameyal. Comment espérer leur échapper ? »
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