D’après Julia Cameron (ex femme de Martin Scorsese), l’écriture se fait en plusieurs étapes :

« La première version s’écrit avec le coeur, la seconde version s’écrit avec la tête. »

Après avoir travaillé plusieurs années sur des romans et des nouvelles, je trouve que cette phrase est on ne peut plus vraie.

Lorsque l’on couche une histoire sur le papier, ce sont les tripes qui parlent. Personnellement, j’ai l’impression que des flots d’énergie sortent de mon ventre. Je pose un décor, un contexte, une situation, j’y place des personnages, et je les regarde faire. Un auteur est son premier lecteur. Il  suffit d’écrire ce que l’on voit. Parfois, cela entraîne vers des chemins imprévus. Souvent, le génie créateur qui est notre inconscient nous souffle des idées à l’oreille, comme un sage avisé, ou comme le plus fou des fous. Il faut savoir l’écouter ou non. Parfois, l’on se sent mal à l’aise, ou alors empli de bonheur : c’est à ce genre de détails qu’il faut faire attention pour toucher le Graal.

C’est en effet lorsque l’on ressent ce genre de vibrations, agréables ou désagréables, que l’on est pleinement dans son identité d’auteur. Que l’on est véritablement soi-même, dans son unicité. C’est là que l’on rentre dans le coeur des choses, et que l’on peut atteindre le coeur des lecteurs !

La première version d’un texte doit être écrite le plus rapidement possible. Il s’agit de faire exister l’histoire. De l’extraire de sa roche, comme une pierre précieuse encore contenue dans sa gangue.

Ensuite, il faut la faire reposer pendant plusieurs semaines.

La reprendre tout de suite ne donnerait rien. On a trop la tête dans le guidon. A force d’écriture, de lecture, de réécriture et de relecture, on ne voit même plus ses propres fautes d’orthographe, trop absorbés que nous sommes par le texte.

Dans un prochain article, le parlerai de la réécriture.