
« Eva presse le pas. Sur sa droite, une fabrique de savon désaffectée, portes et fenêtres obstruées par des planches de bois cloutées. Des ombres qui semblent receler des mystères ancestraux. Une atmosphère glauque et brumeuse qui entraîne une nuit prématurée. Elle continue d’avancer. Les rues sont à présent désertes, les magasins et les immeubles plongés dans l’obscurité. L’air est chargé d’une menace diffuse, comme si quelque chose de terrifiant la guettait, tapi dans l’ombre. Il lui arrive d’entendre des bruits inquiétants, des cris étouffés, des pas qui résonnent derrière elle. La Marseille brillante et lumineuse de son arrivée n’a plus rien à voir avec le cloaque dans lequel elle a plongé. Elle ne se trouve pourtant que dans un quartier « moyen ». Les quartiers pauvres, au nord de la ville, ceux qu’elle a pu apercevoir de loin et dont lui a parlé Véronique doivent être bien pires.
Elle n’ose imaginer de quoi il retourne. »
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